

A la même époque le cousin de Gabrielle DUPOND, qui avait quitté Lyon avec sa femme et son jeune fils Maurice DUPOND pour s'installer à La Roche sur Foron (Savoie), acquit un hôtel restaurant, l'Hôtel de la Paix.
Ce commerce servait autant à nourrir ou abriter des Allemands le jour, qu'à alimenter en cachette les maquisards à la nuit tombé ou parfois sous le nez de l'occupant.
Justement, Maurice DUPOND, engagé volontaire dans l'armée de l'air à sa majorité, et démobilisé à la défaite, refusant de servir au tître du S.T.O. rejoint les rangs de la résistance.
Il avait vingt-deux ans et commandait le Groupe-Franc de la Roche-sur-Foron formé le 6 Janvier 1944.
Groupe-Franc composé de trente-deux hommes; Il fut nommé sous-lieutenant le 1er Mars 1944, date de son départ au Camp des Glières, Camp pendant lequel il commandait la Section Savoie-Lorraine.
"Pionnier de la résistance à la Roche-sur-Foron, Maurice Dupond faisait partie des premiers qui ont occupé Glières" comme l'écrivit le Capitane CACHAT, commandant le bataillon Foges, du 27ème BCA nouvellement crée par la fusion avec le bataillon Montjoie, pour donner naissance au "bataillon des Glières" unifiant les deux groupes.
Malgré leur détermination et l'espoir né de leur organisation, les combats furent dévastateurs et meurtriers dès le début de la bataille pour la prise du plateau par les troupes d'assaut Allemandes.
Presque tous ses camarades tombèrent, et ils durent fuirent une poignée de survivants du plateau, pourchassés par les allemands suréquipés, alors qu'eux souffraient de tous les manques depuis des mois.
"Fait prisonnier à la suite de l'attaque du plateau par les allemands, condamné à mort par la cour martiale le 4 Mai à Annecy (sur onze chefs de la "dissidence" capturés, cinq furent immédiatement passés par les armes), torturé, puis évadé de la prison départementale d'Annecy en Août 1944 avec trois autres camarades, avant la libération et son exécution".
Les Allemands torturèrent les prisonniers, dont Maurice, en leur faisant subir des actes barbares: ongles arrachés, coup, chute dans un escalier empli de fil de fer barbelés, décharges électriques sur le corps, simulacre d'exécution...
Une aide interne à la prison d'Annecy, en la personne du directeur, mit fin au calvaire de Maurice Dupond et deux ou trois autres camarades, en les aidant à s'évader.
Lors de cette évasion, il durent se séparer afin de multiplier leur chance de s'en sortir.
Maurice Dupond descendit par les ravins et même s'immergea durant plus de 48 heures dans la rivière une rivière glaciale pour échapper aux chiens.
Un de ses compagnons se rendit vers une lumière qu'il crut amicale, en fait une maison.
Là il frappa à la porte pour demander asile pour la nuit.
L'homme qui lui ouvrit parut surpris, mais fit mine d'accepter, rentra chercher une arme et abattit le maquisard devant sa porte; C'était en fait un milicien.
Cela Maurice l'apprit après la guerre par les récits que des témoins en avaient fait, car l'homme s'était vanté de son geste.
Toujours volontaire pour se battre Il participa aux combats en Maurienne dans les FFI.
Rappelé en 1944 dans l'aviation puis au 1er R.C.P. il fut démobilisé le 23 Mars 1946.
Après la guerre, et jusqu'à son décès il décida de ne pas faire partie des associations d'anciens combattants rescapés des Glières.
Des personnes étaient venus lui demander d'attester qu'ils étaient avec lui sur le plateau des Glières, des opportunistes qui voulaient s'attribuer des mérites qu'ils n'avaient pas.
Il ne voulait pas prendre le risque de figurer aux côtés de ce type d'individus au sein des associations, et pour cela son nom et son récit de la bataille des Glières est resté hors des sources souvent citées.
Lui qui avait servi dans l'armée de l'air avant la défaite en 1940, avait pris soin de prendre des photos des parachutages opérés sur le plateau, et il avait donné toutes ces archives a son ami Joseph La Picirella.
L'histoire a retenu qu'aucun officier ne survécu à la bataille du plateau des Glières, mais il en fut un, le sous-lieutenant Maurice Dupond, qui accompli son devoir, et sans rechercher de son vivant la reconnaissance que lui et ses camarades tombés là-haut sur la plateau sont encore en droit de recevoir.
Liens familiaux et opérationnels avec le maquis
